Aujourd’hui a lieu dans mon université la journée de sensibilisation contre le harcèlement de rue. Quand on sait que selon une étude de l’HCEfh, 100% des femmes ont un jour été harcelées dans les transports (oui je sais on vous la ressert souvent cette stat’, pourtant, comment l’ignorer ?), j’ai décidé d’amener ma pierre à l’édifice de la lutte contre ce type de comportements en rédigeant un article sur tous vos conseils pour y faire face.
Merci du fond du cœur à la cinquantaine de filles qui m’ont écrit (dommage de ne pas avoir eu de témoignage de garçons parce que ce problème n’est pas que féminin !).
A vous la parole !
Photo : Merci à Kenevra pour cette photo qui ne devait être qu’un réglage mais qui est vraiment appropriée au sujet de l’article je trouve ! (la femme happée et niée dans son humanité par le tourbillon de la rue, tavu, j’ai fait arts plastiques au lycée les gars !)
« Je reste ferme »
Non, je ne suis pas intéressée. Non, je ne veux plus qu’il me suive et non je ne changerai pas d’avis. Je leur demande fermement de me laisser tranquille et le plus souvent ça fonctionne très bien. Je pense qu’ignorer ça ne leur fait pas comprendre qu’ils n’ont pas à faire ça et ça les incite à continuer.
Marine, 26 ans
« Je l’ignore »
Je sais que ça peut paraître lâche, mais je n’ai pas envie d’envenimer la situation ou d’engager la conversation, je veux juste qu’on me laisse tranquille. Je préfère faire profil bas, comme si de rien n’était et passer mon chemin en espérant qu’il ne me suivra pas.
Louise, 19 ans
« Je réponds poliment »
Souvent quand on m’embête dans la rue, ça passe par des compliments un peu déplacés ou des propositions en tout genre. Du coup, je remercie calmement et je dis que je ne suis pas intéressée. Le plus drôle c’est qu’un jour un garçon m’a insulté de « sale pute » et que je lui ai répondu mécaniquement « merci, toi aussi ! ».
Lucille, 17 ans
« Je le drague lourdement aussi »
Un jour j’ai tenté l’expérience. Lui dire exactement la même chose que lui… en pire : « eh tourne toi voir que je matte ton petit boule ? Ouh pas mal, je te casserai bien les pattes arrières, petit coquin ! ». Ils n’ont tellement pas l’habitude d’entendre une fille parler comme ça qu’ils étaient choqués. Et moi je me suis lâchée pour mon petit quart d’heure beauf et sexiste.
Kate, 25 ans
« Je lui énonce les sanctions pénales qu’il risque »
J’ai l’impression que souvent, les personnes qui se permettent des comportements inappropriés à l’égard d’autres personnes dans la rue ne comprennent pas que ce qu’ils font est grave. Du coup, je leur administre souvent une petite piqûre de rappel : « Le code pénal (article 222-33) punit le harcèlement et le harcèlement sexuel de 5 an d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende ». Je suis étudiante en droit, ça aide !
Marie, 23 ans
« Je m’énerve »
Je suis plutôt sanguine. Celui qui a le malheur de m’embêter dans la rue passe un sale quart d’heure. Si j’entends le moindre commentaire déplacé je fais volteface et je me retrouve nez à nez avec le mal élevé et je lui demande pour qui il se prend. J’ai eu de la chance de ne me jamais m’en être fait coller une, mais j’ai toujours ma bombe lacrymo dans mon sac au cas où.
Wafa, 27 ans
« Je lui explique que son comportement n’est pas approprié »
Parce que je n’ai pas envie qu’une autre fille se retrouve dans cette situation j’explique au mec que ce qu’il fait n’est pas normal. Je lui dis que ça me met mal à l’aise et que personne n’a le droit d’embêter quelqu’un de la sorte. Parfois ils ne comprennent pas, parfois il s’excuse. Et quand ça arrive, c’est une petite victoire pour moi.
Léa, 21 ans
« Je lui demande pourquoi »
Quand ça arrive, je me retourne calmement vers le garçon et je marche vers lui. Déjà, ça, il n’a pas l’habitude alors ça le décontenance un petit peu. Et ensuite je lui dis « pourquoi tu fais ça ? » de façon incrédule avec une voix de psy. La plupart du temps, ils perdent leur langue. Sinon, j’ajoute « tu aimerais que quelqu’un embête ta mère ou ta sœur dans la rue comme ça ? ». Ça m’est même arrivé que certains s’excuse !
Camille, 22 ans
« Je me moque ouvertement »
S’il y a bien quelque chose que je ne supporte pas c’est qu’on me sorte la phrase bateau « eh t’es charmante, tu veux monter dans ma voiture/me donner ton 06 ? ». Du coup je lui réponds ironiquement comme Bérengère Krief « waouh je suis flattée, c’est tellement original, ça a toujours été mon rêve de faire un tour en 206 avec un inconnu ! ». En général, il se sent bête.
Fatima, 25 ans
« Je m’invente un copain imaginaire »
En général quand on me propose d’aller boire un verre, je dis que je suis en route pour rejoindre mon copain qui m’attend au bar « juste là-bas ». Et si ça ne suffit pas j’ajoute qu’il est jaloux. La prochaine fois, j’ajouterai aussi qu’il est en liberté conditionnelle alors ça m’embêterai qu’il lui casse la gueule et retourne en prison.
Camille, 21 ans
Ensuite, c’est à vous de décider ce que vous préférez faire ! J’adorerai que vous partagiez vos réactions et conseils avec nous pour en découvrir d’autres. Je suis convaincue que c’est en parlant de ça qu’on commencera à faire bouger les choses , alors surtout : continuez de témoigner jusqu’à ce que la prise de conscience soit totale <3
Cœurs et témérité sur vous